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Libération

Les ONG boutées hors du Soudan

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Brutale éviction des humanitaires en représailles au mandat d’arrêt lancé mercredi contre le président El-Béchir.
publié le 6 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 6 mars 2009 à 6h51)

Les organisations humanitaires le redoutaient, mais la soudaineté de la riposte les a surprises. En représailles au mandat d'arrêt lancé mercredi par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir, le régime de Khartoum a décidé d'expulser 13 ONG, accusées de collaborer avec la justice internationale. «Nous sommes le maillon faible : notre permis de travail dépendait du bon vouloir des autorités locales qui ont fait l'amalgame entre les associations de défense des droits de l'homme et les ONG humanitaires», déplore le responsable de l'une d'entre elles.

Passeports. Entre 200 et 300 expatriés sont sommés de quitter le pays dans les plus brefs délais. Ils se sont d'ores et déjà vus confisquer leur passeport afin de préparer leur visa de sortie du pays, le matériel informatique et les véhicules de transport ont été saisis par les autorités. «Je n'ai jamais vu une telle brutalité en vingt ans d'expérience de terrain», confie un humanitaire français. Les ONG visées par l'ordre d'expulsion sont parmi les plus actives au Darfour : Médecins sans frontières (MSF), Solidarités et Action contre la faim (ACF), les britanniques Oxfam et Save the Children, les américaines Care ou IRC (International Rescue Comittee).

La conséquence de cette fuite en avant du régime de Khartoum est aussi immédiate que tragique : au Darfour, 2 millions de déplacés vont retrouver du jour au lendemain sans aide. A Kalma, un immense camp qui reg