Contrôles d’identité à Lhassa, frontières sous surveillance de l’armée, envoi de troupes fraîches dans chaque ville et village, journalistes refoulés… Pékin veut à tout prix éviter de nouveaux incidents au Tibet. La région est sous contrôle total depuis plusieurs jours. Cela n’empêche pas les plus téméraires et les plus désespérés de brandir un drapeau tibétain ou une photo du dalaï-lama dans la rue.
Fin février, un jeune moine de Kirti (province du Sichuan) a sorti un drapeau avant de s'asperger d'essence, et de tenter de s'immoler devant son monastère. Dans la nuit de lundi, à Golog (dans le Gansu), plusieurs personnes auraient manifesté devant un check point et une bombe de faible portée aurait endommagé des véhicules de police. Les deux informations, délivrées par l'agence Chine Nouvelle en anglais, sont impossibles à vérifier. Toute la région, un quart du territoire chinois, est interdite aux touristes et aux journalistes étrangers. Sauf ceux qui travaillent «de manière juste et objective», a expliqué Qiangpa Puncog, gouverneur de la région autonome du Tibet. Sur place, les habitants ne répondent plus aux appels étrangers. «Trop dangereux», disent-ils.
Sensible. Le 10 mars est une date toujours sensible, et le millésime 2009 encore davantage. Il y a cinquante ans exactement avait lieu la plus importante rébellion tibétaine contre l'Armée populaire de libération, entrée dans la région du Toit du monde huit ans plus tôt. Le 16 mars 1959, u