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Interview

En Irlande du Nord, «pas de volonté de revenir à des campagnes armées»

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Gabriel Doherty est historien, spécialiste de l’Irlande du Nord à l’Université de Cork. Il revient sur les attaques de ces derniers jours qui ont coûté la vie deux soldats britanniques et un policier.
par Recueilli par JEAN-HÉBERT ARMENGAUD
publié le 10 mars 2009 à 17h50
(mis à jour le 10 mars 2009 à 17h53)

Le processus de paix est-il menacé?

Je ne crois pas que ces attaques puissent le faire dérailler. Elles peuvent même, au contraire, le renforcer. La taille, l’importance, et le faible degré de soutien populaire de l’IRA-Véritable et de l’IRA-Continuité laissent plutôt penser, en dépit de ces attaques, que ces groupes peuvent être contenus par les forces de sécurité. L’appétit pour un retour à la «guerre» est très faible dans la partie de la communauté républicaine qui a soutenu à l’époque les campagnes de l’IRA. Les condamnations des récentes attaques par Sinn Féin sont d’ailleurs très significatives. Il n’y a aucun signe de volonté de revenir à des campagnes armées, ce qui n’est pas surprenant vu l’investissement de temps et d’énergie qui a été dépensé dans le processus de paix. Il ne semble pas non plus y avoir de risque d’un déclenchement de représailles de la part des groupes paramilitaires loyalistes qui pourraient provoquer une escalade, même s’il n’est pas exclu que des groupes marginaux se manifestent. Enfin, même s’il existe des tensions internes, il y a peu de chance que l’alliance politique au sein du «gouvernement partagé» entre les unionistes du DUP (Democratic Unionist Party) et Sinn Féin se fracture sur ce problème-là. Il paraît plus probable que cette alliance joue même un rôle de cohésion.

Que veulent ces groupes dissidents et quel est leur poids dans la communauté républicaine?

L’IRA-Véritable et l’IRA-Continuité veulent une