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Libération
Portrait

L’héritière de BMW roulée par un gigolo

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L’escroc suisse qui a extorqué 7 millions d’euros à la femme la plus riche d’Allemagne a été condamné à six ans de prison. Son gourou et inspirateur a, lui, été libéré.
publié le 10 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 mars 2009 à 6h51)

Susanne Klatten n’aime pas lire son nom dans la presse. Tout au plus dans les pages «économie» des quotidiens comme en 2006, lorsqu’elle a cédé pour 4,6 milliards d’euros la division pharmacie du laboratoire Altana. Héritière de la dynastie Quandt (les fondateurs de BMW), Susanne Klatten, 46 ans, devient alors la femme la plus riche d’Allemagne. Hier, un tribunal de Munich a condamné à six ans ferme son ex-amant, Helg Sgarbi, maître chanteur accusé d’avoir escroqué 9,5 millions d’euros à quatre riches Allemandes, dont 7 millions à la milliardaire. Une affaire d’autant plus retentissante que rien ne semblait prédestiner cette femme de bon sens à finir un jour dans les bras d’un gigolo…

Trois enfants, une villa discrète et sans luxe, une poignée d'amies issues de la bonne bourgeoisie bavaroise, une discipline de travail exemplaire… Susanne Klatten est «une femme comme tout le monde», assurent ceux qui la connaissent. Talons plats, pantalon à la cheville, veste de tailleur, cheveux courts, elle ne porte ni fourrure ni bijoux, à l'exception de son alliance et de discrètes boucles d'oreilles. Travailleuse, elle suit une scolarité exemplaire, étudie en Grande-Bretagne, enchaîne les stages et achève sa formation sur le site BMW de Ratisbonne, sous le pseudonyme de Susanne Kant. Elle y rencontre Jan Klatten, son futur mari, un jeune ingénieur qui ignorera des mois durant avoir entamé une idylle avec la fille du défunt grand patron.

Susanne Klatten est l’un des deux enfants qu