«Excusez-moi, c'est la minute de silence…» Une fois ces deux jeunes filles un peu trop bavardes sermonnées, on n'entend plus rien ce mardi après-midi sur le parvis du centre commercial de Montparnasse, à Paris.
Seuls claquent dans le vent les drapeaux tibétains. La minute est longue, presque soixante secondes. Puis les intervenants, politiques et associatifs, se succèdent au micro. Ce 10 mars, on commémore les 50 ans du «soulèvement national tibétain» qui a conduit le dalaï-lama à l’exil en Inde et les 60 ans de l’occupation chinoise dans cette «province», auparavant indépendante.
«Cela fait aussi 20 ans que des manifestations ont été violemment réprimées à Lhassa, ajoute un Tibétain d'une trentaine d'années, des larmes rouges peintes sous ses yeux. Et puis, il y a un an, il y a eu aussi des morts. C'est pour tout ça qu'on est là.» Et l'appel de la communauté de France a porté puisqu'environ un millier de personnes sont rassemblées.
«C'est grâce à la mobilisation de l'année dernière pour les JO de Pékin, assure Françoise, qui participe depuis vingt ans à la commémoration. Avant, tous les ans, mes collègues se moquaient de moi: "Alors, vous étiez dix?". Mais cette fois, ça bouge.» De quoi être confiant pour le règlement du conflit? Malgré son optimisme, Françoise se tait.
Arrivé en 2007 en France, Lobsang garde espoir. «Il faut que l'on parle du Tibet, nous, les exilés, par tous les moyens. Parce qu'e