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Libération
PAR EMMANUEL TUGNY

L'Eglise catholique, la vie, le Brésil

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Retour sur l'excommunication de la mère d'une fillette qui a avorté à Recife après avoir été violée. Et si l'étonnant était que l'on s'étonne...
«L’Eglise catholique défend depuis toujours une conception arrêtée de la vie» (REUTERS)
par PAR EMMANUEL TUGNY
publié le 11 mars 2009 à 10h49
(mis à jour le 11 mars 2009 à 10h52)

L’on peut à bon droit avoir du mal à comprendre l’indignation quasi générale, soudaine, ponctuelle, qui a répondu à la nouvelle de l’excommunication de la mère brésilienne responsable de l’avortement de sa fillette de neuf ans, violée par son beau-père, de cette fillette qui a perdu deux jumeaux.

Ce n’est pas que l’indignation ne soit justifiée, elle l’est assurément mais elle est surprenante comme ponctuelle, comme exception d’un silence complice plus continu à l’endroit d’une Eglise catholique dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle a coutume de «persévérer dans son être»…

Négationnisme et vichysme accueillis à bras ouverts il y a quelques semaines, prospérité nouvelle du créationnisme, affaire de Recife, tout communie, si j’ose dire, dans la confirmation de ce que l’Histoire a dit de l’Eglise catholique.

Et l’Histoire en a dit que sous couvert de défense et d’illustration du vivant et de l’amour du vivant, elle défend en réalité de l’Idée, de l’Idée de la vie, de l’imagination, de la poésie du vivant qui est un fantôme, un ange de vie mais qui est de l’ordre de la «vie morte».

L’Eglise catholique (son vaisseau amiral) goûte la mort de la vie et celle de la mort quand elle est de l’ordre de la vie. Ce n’est pas la vie que défend l’Eglise catholique mais l’imagination «toute romaine», l’idéation qu’elle en façonne. On peut aimer ou abhorrer cette idiotie (au sens grec, cette «fermeture à un savoir») mais on ne peut pas se tromper sur elle. Et quand on l’abhorre c’est con