Menu
Libération

L’excommunication qui choque le Brésil

Article réservé aux abonnés
Une gamine violée et enceinte, sa mère et les médecins qui ont pratiqué l’IVG excommuniés par un archevêque ultra-conservateur : l’affaire de Recife révolte jusqu’aux très catholiques Brésiliens.
Vatican – Le pape Benoît XVI, avant d'accueillir des pèlerins (Giampiero Sposito, Reuters). (REUTERS)
publié le 11 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 11 mars 2009 à 6h51)

Le docteur Rivaldo Mendes de Albuquerque ne parvient pas à cacher sa «tristesse». Ce fervent catholique, qui a coutume d'aller à la messe tous les dimanches, est l'un des médecins qui ont été excommuniés jeudi dernier par l'archevêque de Recife (Etat de Pernambouc, dans le nord-est du Brésil), Mgr José Cardoso Sobrinho, pour avoir fait avorter une fillette de 9 ans violée par son beau-père. Une affaire qui révolte et abasourdit les Brésiliens. «J'ai pitié de notre archevêque parce qu'il n'a pas réussi à avoir de la miséricorde face à la souffrance de cette enfant», a déclaré le médecin. Frêle - 1, 33 mètre pour 36 kilos -, mal nourrie et anémique, la victime, dont l'identité n'a pas été révélée, portait des jumeaux. L'équipe médicale qui a procédé à l'IVG a expliqué que celle-ci était d'autant plus inévitable que la fillette risquait de succomber à la grossesse, entrée dans sa quinzième semaine. En voyant son ventre protubérant, sa mère, qui ignorait tout du comportement de son époux, a d'abord cru à un abcès vermineux…

Verrous. Mère et fille ont quitté leur ville d'Alagoinhas, dans l'arrière-pays de Recife, et vivent dans un lieu maintenu secret.

Le beau-père, un ouvrier agricole de 23 ans, est lui sous les verrous après avoir avoué qu’il abusait de l’enfant depuis qu’elle a 6 ans, ainsi que de sa sœur aînée de 14 ans, de surcroît handicapée. La famille est issue d’un milieu pauvre où l’avortement est particulièrement mal vu. Aidée par des a