Menu
Libération

Ultimatum de l’armée malgache aux politiques

Article réservé aux abonnés
Madagascar. Le Président et son rival s’opposent depuis janvier.
publié le 11 mars 2009 à 6h51

Menacée d'implosion et sous pression face aux incidents quotidiens qui secouent la capitale malgache, Antananarivo, l'armée a fixé, hier, un ultimatum aux protagonistes politiques de la crise : le président, Marc Ravalomanana, et son rival Andry Rajoelina ont «soixante-douze heures» pour trouver un terrain d'entente, faute de quoi les militaires feront eux-mêmes «fonctionner les affaires nationales».

Sans précédent, cette mise en demeure du chef d’état-major, le général Edmond Rasolofomahandry, rompt avec la tradition de neutralité politique adoptée depuis l’indépendance par l’institution militaire sur la Grande Ile. Lors de la crise de 2001-2002, qui s’était achevée par la victoire du président Ravalomanana sur «l’amiral rouge» Didier Ratsiraka, proche de l’ancienne puissance coloniale et aujourd’hui réfugié à Paris, l’armée avait veillé à demeurer en retrait.

Démission.Un peu plus tôt dans la journée d'hier, le ministre de la Défense, Mamy Ranaivoniarivo, nommé il y a à peine un mois, avait annoncé sa démission, apparemment sous la pression de soldats rebelles. Depuis dimanche, ces derniers ont pris le contrôle d'une base militaire de la capitale, et la contestation serait en train de gagner du terrain dans les casernes. Les militaires sont exaspérés par les incidents qui secouent Antananarivo, mais aussi des villes de province, les obligeant à faire la police. Le président Ravalomanana leur a, récemment, demandé de boucler les accès à la place du 13-Mai