Mercredi matin, vers 9 h 45, Erwin Hetger, le chef de la police de l’Etat du Wurtemberg, recevait un appel d’urgence. Dans le collège technique Albertville de la petite ville de Winnenden, à 20 km au nord-est de Stuttgart, des coups de feu. Dans l’établissement, c’est la panique. Des élèves sautent par les fenêtres, se blessent.
Localité idyllique selon ses habitants, petite ville perdue dans les vallons du prospère Bade-Wurtemberg. Coteaux ensoleillés où les pieds de vigne, encore nus à cette époque de l’année, attendent la taille. Richesse industrielle ancienne, aujourd’hui encore Daimler, SAP…
Au collège technique Albertville (en l’honneur de la ville jumelée de Savoie), attenant au lycée professionnel du même nom, un jeune homme d’environ 1,80 m, en tenue de combat noire façon ninja, a fait irruption dans une salle de classe du rez-de-chaussée, dans une autre classe encore, et puis une troisième. Il a abandonné derrière lui 12 cadavres, ceux de 9 élèves (8 filles et un garçon) et de 3 professeurs (des femmes). Et 6 blessés.
Il lui aura suffi de deux minutes pour accomplir, à visage découvert, 12 meurtres, pour la plupart d’une balle en pleine tête. Ses victimes, toutes féminines sauf une, n’ont pas eu le temps de réagir : certaines ont encore le stylo en main lorsqu’on les découvre.
Un ballet de dix hélicoptères dans le ciel de Winnenden. La police boucle le centre-ville. Des commandos arrivent sur place. Des colonnes d’ambulances. On évacue les écoles. Direction le stade et