C'est une mer de bougies rouges, de fleurs, de peluches et de lettres. Chacun a déposé son message devant le collège-lycée professionnel Albertville de cette coquette petite ville de 27 000 habitants du Bade-Wurtemberg. «Pour Kissy, nous ne t'oublierons jamais», signé Katy, Khristi, Jenny. Des familles entières sont là pour pleurer les morts. Les élèves de l'école sont là aussi pour décrire ce que personne ne comprend. «Warum ?» («pourquoi») écrit Steffi sur une affiche peinte à la main. Les lettres s'effacent lentement sous la pluie mais le mot revient sans cesse…
Qu'est-ce qui a pu se passer dans la tête de Tim Krestchmer, 17 ans, qui a tué neuf élèves et trois enseignantes, puis a abattu trois autres personnes dans sa «cavale» avant de se donner la mort sur un parking après une ultime fusillade avec la police. «Tim était un garçon sympa. Il était dans mon club de ping-pong», raconte Tyll, 16 ans et élève de première. «Mais, depuis deux ans, je n'avais presque plus aucun contact avec lui.» «Il avait beaucoup changé ces derniers temps, confirme Michael. Il ne parlait plus et ne faisait que jouer à l'ordinateur. En fait, il avait rompu le contact avec ses copains. Il regardait des films d'horreur en vidéo et jouait avec son pistolet à pompe à la cave.»
«Restez à l'écoute». Isolé, introverti, souffrant d'une faible image de lui-même, dépressif voire suicidaire, Tim présentait tous les symptômes du tueur type… Moins de sept heure