C’est un nouveau signe, inquiétant, de la dégradation en cours des relations entre le Soudan et les ONG étrangères. L’enlèvement, mercredi soir, de trois employés occidentaux de MSF-Belgique (un coordinateur français, une infirmière canadienne et un médecin italien) dans le Nord-Darfour est une première en six ans de conflit. Les ravisseurs armés, non identifiés, ont fait irruption dans les locaux de l’ONG à la nuit tombée à Sherif Umra, à quelque 200 km à l’ouest d’El-Fasher. Emmenés en 4 x 4, on ne sait ni où ni par qui ils sont détenus. Aucune revendication, mais une demande de rançon. Un coup de téléphone précisait que les trois otages étaient ensemble et bien traités. MSF a décidé de suspendre tous les programmes de toutes ses sections nationales restantes au Darfour - c’est-à-dire les branches belge, espagnole et suisse par ordre d’importance - et de rapatrier à Khartoum, la capitale soudanaise, le personnel expatrié.
Expulsées. L'enlèvement intervient dans un contexte déjà très tendu. Le jour de l'annonce de l'émission d'un mandat d'arrêt par la Cour pénale internationale de La Haye contre le président Omar el-Béchir, les autorités soudanaises ordonnaient la fermeture de 10 des principales ONG internationales au Soudan, dont MSF-Hollande. Le lendemain, trois autres, dont MSF-France, étaient ajoutées à la liste des expulsées. L'ambassadeur en France, Souleiman Moustafa, refusait de faire de cet ordre d'expulsion une mesure de «représailles». «Ces ON