C’est là que, le 7 février, la garde présidentielle a tiré sur la foule qui manifestait à l’appel du maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, contre le président Marc Ravalomanana, laissant une trentaine de morts à la fin de la journée. Hier, c’est l’armée malgache, ralliée à l’opposition, qui a pris possession, à la nuit tombée, des bureaux de la présidence au centre de la capitale. Un coup d’éclat destiné, disent les militaires, à précipiter le dénouement de la crise malgache, qui dure depuis deux mois et demi.
L’opération, plus spectaculaire que réellement violente malgré le blindé utilisé pour défoncer la grille et quelques tirs vers le ciel, a eu lieu sans effusion de sang puisque les locaux étaient désertés depuis plusieurs jours déjà. Le président Marc Ravalomanana, plus isolé que jamais, est, retranché dans son palais d’Iavoloha, à une quinzaine de kilomètres d’Antananarivo, qui n’est plus protégé que par les 500 hommes de la garde présidentielle et quelques centaines de supporteurs qui campent jour et nuit devant la résidence.
Ce coup de force accroît la pression sur Marc Ravalomanana et, surtout, confirme aux yeux du monde que l'armée s'est rangée derrière l'opposition. Le colonel André Ndriarijaona, qui a remplacé la semaine dernière, à la demande de ses pairs, le chef d'état-major précédent, nommé par Ravalomanana, expliquait hier : «Nous sommes là pour le peuple malgache. Si Andry Rajoelina peut résoudre le problème, nous sommes avec lui. Je dirais que 99 % de n