Encadré par les policiers, il refuse de montrer son visage, caché derrière un classeur bleu. Puis, tournant le dos aux journalistes, celui que les tabloïds autrichiens appellent «le monstre d’Amstetten» commence à répondre d’une voix calme à la présidente de la cour d’assises de Sankt Pölten (Basse-Autriche).
Joseph Fritzl, 73 ans, électrotechnicien à la retraite, plaide coupable des chefs d'accusations de viol, inceste, séquestration et menaces, mais non coupable pour meurtre. Il récuse sa responsabilité dans la mort de l'un des sept enfants nés des viols à répétition de sa fille. Un nouveau-né était décédé, faute de soins, dans la cave spécialement aménagée sous sa maison, où il a séquestré pendant vingt-quatre ans sa fille Elisabeth et trois des enfants nés de leur relation. Le corps du bébé avait été incinéré dans la chaudière. Joseph Fritzl vivait dans la maison au dessus en compagnie de sa femme et de ses six autres enfants à qui il avait fait croire qu'Elisabeth, aujourd'hui âgée de 42 ans, avait rejoint une secte. Le bourreau avait adopté trois de ses «petits-enfants» - «les moins pleurnichards», a-t-il expliqué - contraignant à chaque fois sa fille à rédiger une lettre expliquant qu'elle était incapable de s'en occuper.
Supplice. «Je suis un bon mari et un bon père de famille», assurait Joseph Fritzl pendant ses interrogatoires. Né en 1935 à Amstetten, petite ville située à une centaine de kilomètres de Vienne, dans la maiso