La sonnette fait entendre son tintement strident pour la énième fois. Les bénévoles de Kreditnemeji, une association qui aide les emprunteurs, ne comptent plus le nombre de visiteurs. Du matin au soir, les Lettons défilent et les juristes se relayent pour écouter leurs histoires. Des histoires de crédits, de prêts et d'emprunts désormais impossibles à rembourser. Personne ne veut nous parler. Seul l'avocat Aivars Rudi accepte. «Les gens qui viennent ici sont à bout», explique-t-il. Après la fin de l'Union soviétique, grâce à l'indépendance puis à l'adhésion à l'Union européenne, ils ont cru au décollage économique de leur pays et se sont endettés. «Ils ont fait confiance aux banques qui leur ont donné ces crédits car il y avait des commissions qui décidaient à qui accorder des prêts. Ils ont pensé que si la banque estimait qu'une propriété valait 100 000 euros, ils la revendraient en cas de problème, et qu'ensuite ils seraient quittes», poursuit-il. Sa collègue enchaîne sur l'histoire terrible d'une salariée quinquagénaire, qui a pris un crédit pour rénover son appartement. Elle a perdu son travail et a pris sa retraite. Mais sa pension d'environ 150 euros ne lui permettait plus de rembourser son emprunt. Elle a perdu son logement, tout comme la personne qui s'était portée garante de son crédit.
Petite annonce. La Lettonie est au bord de la banqueroute. Les premiers signes de surchauffe sont apparus il y a un an. Le crédit facile a épuisé cette pet