Le général Michel Sleimane est sans doute un président idéal pour le Liban. Plus prudent que lui, c’est difficile à imaginer. Et sa visite d’Etat à Paris, qui s’est achevée hier, l’a montré fidèle à sa réputation. Pas un mot qui fâche sur les différents acteurs libanais, dont les exigences contradictoires paralysent pourtant depuis des mois les institutions et entretiennent un climat de tension à moins de trois mois des élections législatives.
Fermes. Lors de sa conférence de presse, hier à Paris, le président libanais n'a donc désigné qu'un seul adversaire à la stabilité de son pays et sur lequel tous ses concitoyens peuvent s'accorder : Israël. L'Etat hébreu «continue de menacer le Liban, son peuple et ses infrastructures», a-t-il lancé. Il a indiqué avoir demandé l'aide de Paris pour régler des contentieux avec son voisin du sud, notamment l'obtention de la carte des bombes à sous-munitions, dont l'armée israélienne a accablé le pays durant la guerre de 2006. Il a aussi sollicité la France pour obtenir le retrait des fermes de Chebaa, l'un des derniers territoires libanais encore occupés.
Mais si Sleimane compte beaucoup sur Paris pour aider son armée (des livraisons de missiles pour les hélicoptères Gazelle), pour la bonne tenue des prochaines élections (des observateurs français sont attendus), il n’a cependant pas cédé aux sirènes de Nicolas Sarkozy qui l’enjoignait à engager des négociations directes avec Israël. Un thème cher au président français qui ava