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Libération
Analyse

Madagascar, finalement c’était un putsch

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Diplomatie. Condamnation tardive du coup d’Etat de Rajoelina.
publié le 21 mars 2009 à 6h51

Passé l'effet de surprise, la communauté internationale a décidé d'appeler un coup d'Etat un coup d'Etat à Madagascar. Dans un premier temps, l'Union africaine, les Nations unies ou la France, ancienne puissance coloniale, s'étaient montrées prudentes dans la qualification des événements de mardi sur la Grande-Ile. Ce jour-là, le président Marc Ravalomanana avait démissionné, sous la pression de l'armée, et remis ses pouvoirs à un «directoire militaire». Lequel s'était empressé de les transférer au jeune opposant, Andry Rajoelina. Dès le lendemain, le coup de force était entériné par la Cour constitutionnelle.

Salve. Mais depuis jeudi, le ton a changé. L'Union européenne et Washington ont dénoncé un «coup d'Etat». Des termes repris, vendredi, par le président Nicolas Sarkozy à Bruxelles. Enfin, l'Union africaine a décidé de suspendre Madagascar jusqu'à nouvel ordre, jugeant le régime «anticonstitutionnel».

Cette salve de condamnations s'explique par les premières décisions annoncées par Rajoelina : il a suspendu le Parlement et évoqué la tenue de nouvelles élections sous «vingt-quatre mois». En attendant, une Haute autorité pour la transition dirigera le pays. Vendredi, des proches du nouvel homme fort se sont dits surpris par la fermeté de la communauté internationale. «Nous ne pensons pas que c'est un coup d'Etat. C'est l'expression directe de la démocratie, quand la démocratie représentative ne s'exprime pas à travers les institutions»,