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Libération

Le quartier arabe de Silwan, terre d’éviction à Jérusalem-Est

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Israël. La ville veut démolir 88 maisons de Palestiniens pour construire un parc.
publié le 23 mars 2009 à 6h51

Contrairement à son mari, Aïda Richeq aurait voulu que le poste stéréo flambant neuf, qui trône dans le salon rudimentaire de leur maison de Jérusalem-Est, reste dans son emballage. Car depuis la visite, il y a un mois, d'inspecteurs municipaux leur annonçant la destruction de leur maison, à Silwan, un quartier arabe de Jérusalem, elle ne vit plus. «Je n'achète plus rien, je ne fais pas de projets, je ne sors plus. Je garde la maison, je ne m'éloigne pas, j'ai l'impression de la protéger», explique cette mère de six enfants. «Je passe les nuits à prier pour que nous puissions rester ici. S'ils détruisent notre maison, où irons-nous ? Est-ce que je devrais élever mes enfants dans la rue ?»

La famille Richeq vit dans une des 88 maisons visées par des ordres de démolitions à Silwan. Ces habitations, qui abritent 1 500 personnes, sont situées dans une vallée qui jouxte l’antique cité de David, capitale du royaume juif du roi éponyme, il y a plus de trois mille ans. Selon la mairie, elles auraient été construites sans permis et se trouveraient dans une zone réservée pour la construction d’un espace vert, rattaché au parc archéologique déjà existant de la cité de David.

Balance. Les résidents palestiniens rétorquent que la zone située en contrebas de l'esplanade des Mosquées est constituée de «terres musulmanes» transmises de père en fils depuis des générations. Et accusent Israël d'utiliser l'histoire et l'archéologie à des fins politiques pour tenter de