De «néo», ils étaient déjà devenus «post»-fascistes. Hier, Gianfranco Fini a solennellement proclamé à Rome la dissolution d’Alliance nationale (AN), née en 1995 en remplacement du Mouvement social italien (MSI). Dans une semaine, les anciens militants d’extrême droite parachèveront leur mue, entamée il y a quatorze ans au Congrès de Fiuggi, en fusionnant avec Forza Italia pour donner naissance à Peuple de la liberté (PDL), la grande formation de centre droit voulue par Silvio Berlusconi.
«Aujourd'hui, Alliance nationale cesse d'exister, le Peuple de la liberté voit le jour et notre amour pour le peuple italien se poursuit», a déclaré Fini, 58 ans, qui a été élu l'an passé président de la Chambre des députés. Seul un élu, Roberto Menia, a ouvertement critiqué un processus de fusion «trop précipité» et fait référence à «l'identité» d'Alliance nationale. «Je ne veux pas me dissoudre dans le vide», a-t-il insisté sous les applaudissements d'une grande partie des 1 800 délégués. «Nous ne disparaîtrons pas», a rassuré le ministre de la Défense, Ignazio La Russa.
Parmi les colonels de Gianfranco Fini, certains redoutent une absorption pure et simple par Forza Italia. Mais Fini a pris acte qu'il ne pouvait résister à la puissance de feu de Berlusconi. A plusieurs reprises, par le passé, il a tenté de prendre ses distances avec le Cavaliere. En décembre 2007, en réponse à la volonté de ce dernier de créer un grand parti de la droite, Fini avai