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Libération

Les Roms de Hongrie relèvent la tête

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Racisme . Défilé samedi contre le climat de haine entretenu dans le pays.
publié le 23 mars 2009 à 6h51

Pour la première fois, ce ne sont pas ceux qui vivent à Budapest, mais les Roms installés en province qui ont manifesté. Samedi, plusieurs centaines d'entre eux se sont rassemblés à Miskolc, troisième ville de Hongrie, pour un défilé pacifique à l'occasion de la journée mondiale contre le racisme. Un rassemblement limité car beaucoup ont eu peur de venir. «Nous avons reçu des menaces», confiait Ildiko Farkas, l'une des organisatrices de la manifestation qui s'est tenue sous haute protection policière.

Première minorité du pays, estimée à 700 000 personnes, soit 7 % des 10 millions d'habitants du pays, les Roms sont très nombreux dans cette région du nord. Depuis qu'une série d'attentats a ciblé leur communauté, ils sont convaincus que la chasse aux Tsiganes est ouverte en Hongrie. «On ne dort plus, on organise des rondes toutes les nuits», raconte un habitant d'un quartier tsigane. L'an dernier, 16 attaques aux cocktails Molotov, grenades et autres armes, ont été recensées. Le dernier, dans un village du nord du pays, a coûté la vie le 23 février à un père et son fils de 4 ans tués à coups de fusil - le garçonnet a reçu 17 balles dans le corps - alors qu'ils fuyaient en pleine nuit leur maison en flammes, incendiée avec des cocktails Molotov. La police locale a prétendu le temps d'une journée, avant d'être dessaisie de l'enquête, que les victimes étaient décédées dans un incendie suite à un court-circuit.

Beaucoup considèrent ce crime comme étant des représailles