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Analyse

Barroso, c’est reparti pour un tour

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Faute d’alternative, gauche et droite soutiennent un nouveau mandat du très contesté président de la Commission.
publié le 24 mars 2009 à 6h51

Les dirigeants des Vingt-Sept voudraient tuer tout intérêt pour les élections du 7 juin qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Alors que l’un des enjeux du scrutin aurait dû être l’élection par le Parlement européen renouvelé du président de la Commission, il est d’ores et déjà acquis que l’ancien Premier ministre portugais, le très libéral José Manuel Barroso, décrochera un second mandat de cinq ans. Non seulement tous les gouvernements de droite, largement majoritaires dans l’Union, le soutiennent, mais c’est aussi le cas de trois Premiers ministres socialistes (Gordon Brown en Grande-Bretagne, José Luis Zapatero en Espagne et José Sócrates au Portugal). Au sein du Parlement, qui doit ratifier le choix des Etats, personne n’a d’alternative, à tel point que même le Parti socialiste européen (PSE) a renoncé à désigner son propre candidat. Pour que Barroso ne soit pas reconduit, il faudrait donc que les partis conservateurs réunis au sein du PPE (Parti populaire européen), premier groupe politique de l’Europarlement, prennent une sévère déculottée en juin, ce qui apparaît largement improbable.

«Pensée unique». C'est jeudi, juste avant le début du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, que l'avenir de Barroso a été tranché. Les leaders des partis conservateurs du PPE, réunis à Bruxelles, ont apporté leur soutien à son renouvellement. Y compris Angela Merkel, qui n'avait rien dit jusqu'à présent. Nicolas Sarkozy, qui avait hésité à le soutenir franchement