A plus de 1 500 kilomètres de la capitale Kinshasa où Nicolas Sarkozy fera aujourd’hui une visite attendue, le camp de déplacés de Kibati, dans l’est de la république démocratique du Congo (RDC), au pied du volcan Nyiragongo qui surplombe Goma, se vide. Les violences dans le Kivu ne font plus la une de nos journaux et le président français pourrait aisément les oublier.
Depuis janvier, quand Kibati accueillait des milliers de personnes, poussées par un flot ininterrompu de combats, violences, viols et pillages, ce sont des dizaines de milliers de civils dans l’est de la RDC qui ont été à nouveau jetés sur les routes.
Et, si le rapprochement du gouvernement congolais avec le Rwanda est un signal positif, l’intégration chaotique de groupes rebelles dans les forces armées régulières inquiète. Les différents groupes et milices armés sont encore actifs et les forces de sécurité, elles-mêmes responsables de nombreuses exactions, sont souvent craintes des civils qu’elles sont censées protéger.
A Kibati même, des centaines de familles, terrorisées à l’idée de ce qui les attend chez elles, refusent de partir.
Des témoignages parlent de nouveaux massacres lors d’attaques de représailles. Dans les régions reculées, à l’écart des chemins fréquentables par des caméras de télévision, on peut craindre le pire. Les opérations militaires, enfin, prévues dans les prochaines semaines rendent plus indispensable encore une réforme en profondeur de l’armée et la police.
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