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Au Niger, Areva voit des hommes bleus partout

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Droits de l’homme . Le n° 1 mondial du nucléaire est poursuivi à Paris pour «provocation à la violence raciale» envers les Touaregs.
publié le 27 mars 2009 à 6h51

Beau métier que celui de VRP du nucléaire. Alors que Nicolas Sarkozy et Anne Lauvergeon, présidente d'Areva, poursuivent leur tournée en Afrique, l'étape nigérienne prévue aujourd'hui pourrait s'avérer moins gratifiante que celle d'hier à Kinshasa où le groupe français a raflé le droit de prospecter de l'uranium sur l'ensemble du territoire congolais. Au Niger, «tout est signé, on n'attend rien de ce voyage», assurait-on hier chez le numéro 1 mondial du nucléaire. La France, ancienne puissance coloniale, exploite l'uranium local depuis plus de quarante ans. Celui-ci alimente plus du tiers des centrales françaises. Le 5 janvier, après bien des péripéties, Areva a signé un accord avec le gouvernement de Niamey pour l'exploitation de la mine géante d'Imouraren, sur les territoires touaregs du Nord. Nicolas Sarkozy va saluer au Niger un «partenaire stratégique». Mais une plainte visant Areva risque d'écorner la volonté affichée par l'Elysée de «montrer que, si la France a des intérêts économiques au Niger, ils bénéficient le plus possible au développement du pays et de sa population».

Des poursuites pour «provocation à la discrimination, à la haine et à la violence raciale» ont en effet été engagées hier devant le tribunal correctionnel de Paris par une association touareg et une ONG allemande de défense des droits de l'homme, à l'encontre d'Areva et de son directeur de la protection du patrimoine et des personnes, Thierry d'Arbonneau.

Les plaignants re