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Libération

Aux Pays-Bas, une brigade pour le foulard au travail

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Laïcité. Une association défend l’emploi des femmes voilées.
publié le 27 mars 2009 à 6h51

La Brigade du foulard des femmes musulmanes des polders (Poldermoslima Hoofddoekbrigade) n'est pas une nouvelle organisation terroriste. Au contraire, cette initiative lancée mi-février par trois Néerlando-Marocaines veut combattre, pacifiquement,les préjugés contre les femmes voilées sur le marché du travail. «Nous ne voulons pas menacer les employeurs», s'empresse de clarifier Nora el-Jebli, l'une des fondatrices.

«Expliqué». Cette comptable de 31 ans, née à Amsterdam de parents marocains, porte le hijab depuis 2004. «Une décision personnelle»prise après deux accidents de voiture. Pour décrocher, il y a quelques mois, son nouvel emploi chez Toolsgroop, une entreprise américaine, elle n'a pas eu besoin de l'enlever : «J'ai simplement expliqué ce qu'est le foulard et ce qu'il représente pour moi.» Certains ne se sont pas gênés pour lui dire, lors d'entretiens d'embauche, que son foulard «ne [cadrait] pas avec la culture de l'entreprise». D'autres ont prétendu que le poste était déjà pourvu.

La Brigade du foulard ne veut pas entrer dans de vaines polémiques. Elle part d'un simple constat : aux Pays-Bas le chômage des Marocains, de 20 %, est cinq fois supérieur à la moyenne nationale. Pour les femmes, le foulard n'est accepté qu'aux postes subalternes. «Nous ne voulons pas être prises en pitié, dit Nora el-Jebli. Nous voulons juste une chance honnête sur le marché du travail.»

Si ce n'est quelques mails de haine envoyés à la jeune