«D'ici cinq ans, cela me fera dix-neuf ans d'activité politique. Il m'en manque combien pour rattraper l'autre ?» En octobre, au terme d'un conseil européen, Silvio Berlusconi, provocateur, s'amusait devant les journalistes à se comparer à Benito Mussolini et au ventennio (période de vingt ans) fasciste. La presse et les intellectuels italiens continuent de débattre sur les similitudes et les différences entre le Duce et le Cavaliere d'Arcore. Mais une chose est sûre : l'entrepreneur qui a fait irruption en 1994 à la faveur d'un vide politique à droite consécutif aux scandales de corruption, n'a pas été une comète comme le pronostiquaient ses adversaires. «Je me suis trompé. Je ne pensais pas qu'il irait très loin en politique», reconnaît aujourd'hui Achille Occhetto, le dernier secrétaire du parti communiste, battu par Berlusconi en 1994.
Aboutissement. Malgré la crise économique, le président du Conseil caracole en tête des sondages et célèbre l'unification, sous sa houlette, de la droite italienne. Quinze ans exactement après la première victoire électorale de Berlusconi, s'ouvre en effet à partir d'aujourd'hui à Rome le premier congrès du Parti du peuple de la liberté (PDL), né pour l'essentiel de la fusion entre Forza Italia et Alliance nationale (post-fascistes). La grande formation, qui rappelle l'UMP et vise à couvrir un spectre électoral allant du centre droit modéré aux confins de l'extrême droite, constitue un aboutissement depuis la cré