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Libération
Reportage

Françafrique : Sarkozy fait le grand écart

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Le Président, ami de Sassou-Nguesso, prône la rupture.
Nicolas Sarkozy, hier à Brazzaville, au Congo. (REUTERS)
publié le 28 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 28 mars 2009 à 6h51)

La rupture, quelle rupture ? Avant son élection, Nicolas Sarkozy avait promis de tordre le cou à la «Françafrique» pour instaurer avec les anciennes colonies du continent noir une relation transparente et guidée par la seule défense des intérêts économiques. Mais, sitôt élu, il prononçait le discours de Dakar stigmatisant une Afrique à l’arrêt et se rendait chez «papa» Bongo, président du Gabon et fils aîné de la Françafrique.

Rénovation. Lors d'une mini-tournée de deux jours sur le continent, qui l'a mené de la république démocratique du Congo au Niger, l'escale de Brazzaville, l'ancienne capitale de la «France libre», était l'occasion d'évoquer une fois encore la nécessaire rénovation des liens entre la France et ses anciennes colonies. Mais comment changer sans rompre avec le passé ? Depuis des années, Paris a du mal à résoudre l'équation. A Brazzaville, l'exercice tenait même du grand écart. Fidèle allié de Paris, Denis Sassou-Nguesso est un ami personnel de Nicolas Sarkozy. Les deux hommes se connaissent depuis l'époque où Charles Pasqua régnait en maître dans les Hauts-de-Seine. Mais le président congolais est aussi l'une des figures de la Françafrique. Sassou-Nguesso est tout sauf un modèle de bonne gouvernance : il est soupçonné par les ONG d'avoir détourné à son seul profit la manne pétrolière - avec l'aide active de compagnies françaises -, laissant le Congo dans un état de pauvreté avancé.

A Brazzaville, Sarkozy a plaidé devant les parlementaires po