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Libération

Le cyberespace sous l’œil de Pékin ?

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Des chercheurs canadiens ont localisé sur l’île de Hainan plusieurs serveurs utilisés lors d’attaques contre les cercles tibétains, des ambassades et des ONG.
publié le 30 mars 2009 à 6h51

La Chine est-elle au cœur de la plus grosse affaire de cyberespionnage de l'histoire d'Internet ? C'est ce qu'avance une équipe de chercheurs canadiens dans un rapport publié ce week-end. Ils ont baptisé l'opération «Ghost Net» et le programme espion «Ghost Rat». Depuis juin 2007, ce «rat fantôme» aurait infiltré 1 295 ordinateurs dans 103 pays différents. Parmi les cibles, les organisations tibétaines en Inde, à Bruxelles, Londres et New York, mais aussi des ambassades, des sièges de gouvernement. Les auteurs du rapport reconnaissent ne disposer d'aucune preuve impliquant l'Etat chinois. Mais ils rappellent que la doctrine de «défense active» , développée par Pékin depuis la fin des années 90, accorde une importance stratégique à la guerre informatique pour contrer la puissance américaine.

«A ce jour, écrivent les chercheurs, aucune des attaques n'a pu être reliée ni à l'Etat chinois, ni à aucun individu spécifique, bien que beaucoup d'entre elles aient bénéficié à la politique et aux intérêts de l'Etat chinois.» Les spécialistes du centre Munk pour les études internationales de l'université de Toronto rappellent les récurrentes accusations d'espionnage virtuel par la Chine, notamment des gouvernements et services secrets américains et britanniques.

Déguisés. Ensuite, ils affirment avoir localisé les adresses IP de quatre serveurs utilisés lors des attaques. Le plus fréquemment cité se trouve sur Hainan, une île dans le sud de la Chine qui,