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Libération
TRIBUNE

La défaite des démocraties

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par Malka Marcovich
publié le 31 mars 2009 à 6h52

Les préparatifs pour la conférence mondiale contre le racisme de l’ONU - Durban 2 - qui aura lieu à Genève du 20 au 24 avril ont commencé en août 2007, soit quelques semaines après la libération des «infirmières bulgares et du médecin palestinien» des geôles du colonel Kadhafi. Par la magie de ce sauvetage hautement médiatisé, Tripoli se trouva soudainement paré d’un visage fréquentable et la Libye était élue à la présidence du Comité préparatoire de Durban 2. Dans la foulée, d’autres pays aussi scandaleux accédaient à la vice-présidence, comme la République islamique d’Iran, le Pakistan, par ailleurs agressif porte-parole de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), ou Cuba.

En acceptant ces nominations, l'Union européenne signait ici sa première capitulation. Rares sont ceux qui ont suivi pas à pas les évolutions de l'ONU depuis 2001, l'instrumentalisation de la lutte contre le racisme, les semaines et les mois de négociation, dont l'ultime but est de préserver le sacro-saint consensus. Le consensus, mot sésame s'il en est, permet de dresser la façade diplomatique, indispensable décor pour la construction d'une nouvelle communauté internationale porteuse du projet totalitaire du XXIe siècle. Dans le contexte onusien, le consensus possède de surcroît la vertu de camoufler la faiblesse des démocraties face au front des Etats autoritaires.

La présidente libyenne Najat al-Hajjaji (tant décriée lorsqu’elle présidait en 2003 la Commission des droits de l’homme) d