On ne pourra pas reprocher à la Corée du Nord d’avoir pris tout le monde de court, en lançant hier la fusée «Voie lactée-2» (Unha-2). A la grande différence des essais de l’été 1998, qui avaient suscité une grave crise régionale, Pyongyang avait annoncé depuis trois semaines le lancement de son engin. Manière d’afficher clairement ses projets et sa maîtrise du calendrier et des rapports de force.

Dans sa stratégie de survie, le régime du «Cher leader» Kim Jong-il démontre ainsi qu’il conserve une capacité de nuisance inentamée. Et entend la monnayer dans ses négociations directes avec la nouvelle administration américaine. Vendredi, le nouvel émissaire américain de Barack Obama avait d’ailleurs affirmé que Washington était disponible pour des contacts bilatéraux. En plein sommet de l’Otan et quelques heures avant le discours d’Obama sur la prolifération nucléaire, Pyongyang s’est invité avec force et fracas aux discussions à venir avec les Etats-Unis.

Dissuasion. Le régime communiste sait qu'avec les équipes démocrates et républicaines, la dissuasion du fou au fort a toujours joué en sa faveur. Exsangue, la Corée du Nord espère glaner des devises, du pétrole et de la nourriture ainsi que la levée des sanctions économiques à son encontre. «Le régime veut montrer qu'il n'a pas rompu le processus de dénucléarisation, avance Valérie Niquet, directrice du centre Asie à l'Institut français des relations internationales. Il espère ainsi gagner du temps a