Dans le «monde nouveau» d’Obama, quelle est donc la place de la Corée du Nord ? Ceux qui avaient estimé que Pyongyang pourrait surseoir au lancement de sa fusée, alors que le président américain déclinait sa volonté de non-prolifération à Prague, ont mal jugé la détermination de la dictature communiste. Comment peut-on croire à la version officielle d’un simple placement sur orbite d’un satellite de communication ? Préparé depuis des semaines, ce tir est avant tout de portée politique. Une ultime provocation de l’incontrôlable Kim Jong-il, qui montre simplement que le jour où il le voudra, il pourra monter ses missiles d’une tête nucléaire et les diriger vers qui bon lui semble. Au nez et à la barbe de la communauté internationale, pourtant unanime dans sa condamnation. Sacré avertissement pour Obama, qui se retrouve soudain à confronter les velléités de deux des représentants de «l’axe du mal» si cher à son prédecesseur.
Jusque-là, les tentatives de dialogue avec l’Iran n’ont pas donné grand-chose. A sa manière, Kim Jong-il cherche lui aussi à «discuter» et à reprendre, en position de force, les négociations sur la dénucléarisation de la péninsule, dans l’impasse depuis l’année dernière. Pour Obama, le défi est de maintenir un discours de fermeté - notamment à travers le forum onusien - envers deux nations qui restent une menace, tout en se ménageant une marge de manœuvre pour faire évoluer les choses. Sinon, l’ordre planétaire multilatéral que le locataire de la Maison