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Libération

Ce physicien qui l’avait presque prévu

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À 50 kilomètres et quelques jours près, un chercheur avait annoncé le séisme.
publié le 7 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 avril 2009 à 6h51)

La catastrophe était-elle prévisible ? La question est récurrente après chaque tremblement de terre. Elle a en Italie pris une tournure plus polémique. Au centre des débats, Gioacchino Giuliani, un chercheur de l’Institut de physique nucléaire, qui officie dans la base souterraine du Gran Sasso (une montagne de 2 900 mètres située à proximité de la capitale régionale des Abruzzes) et Guido Bertolaso, le patron de la protection civile italienne. Le premier déclare avoir mis au point un moyen de prévoir les séismes vingt-quatre heures à l’avance grâce à un système baptisé «précurseur sismique», qu’il aurait breveté. Le second en a réfuté toute crédibilité scientifique, accusant l’inventeur de vouloir semer la panique dans la population.

Plainte. Après les premières secousses, enregistrées à l'automne, Giuliani avait prévu fin mars un violent séisme à Sulmona, une ville située au sud de L'Aquila. Il avait prévenu les autorités compétentes, sans avoir jamais eu de réponse. Mais Sulmona n'a pas tremblé. Fin mars, c'est donc Guido Bertolaso en personne qui a porté plainte contre Gioacchino Giuliani pour «alarmisme», relayé par une partie de la presse. «Il est impossible de prévoir les tremblements de terre», avait coupé court le chef de la Protection civile.

Lorsqu'hier matin, le pays s'est réveillé, les prévisions de Gioacchino Giuliani se sont faites troublantes, car L'Aquila n'est située qu'à une cinquantaine de kilomètres au nord de Sulmona.