Alors que Kigali commémore le quinzième anniversaire du génocide commis contre les Tutsis en 1994 par le régime hutu, les relations diplomatiques entre le Rwanda et la France sont toujours rompues, malgré les efforts de Paris pour sortir de l’impasse.
Pourquoi le Rwanda a-t-il rompu ses relations avec la France ?
Depuis les événements tragiques de 1994, le régime de Paul Kagame n’a jamais cessé de réclamer des excuses publiques à Paris pour son rôle présumé dans le génocide qui a causé la mort de 800 000 personnes, essentiellement tutsies. Kigali reproche à la France d’avoir fourni, entre 1990 et 1993, une aide militaire active au régime qui allait commettre l’irréparable. Le Rwanda accuse même des militaires français d’avoir participé directement aux exactions lors de l’opération militaro-humanitaire «Turquoise», à l’été 1994. La France dément catégoriquement. Le contentieux entre les deux pays s’est envenimé en 2006, quand le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière a lancé neuf mandats d’arrêt contre des proches du président Kagame dans le cadre d’une enquête sur l’attentat du 6 avril 1994, qui a coûté la vie au président rwandais (hutu) de l’époque, Juvénal Habyarimana. Considéré comme l’élément déclencheur du génocide, le crash de son avion, visé par un missile au-dessus de Kigali, a aussi coûté la vie à l’équipage français. Ulcérée par l’initiative de Bruguière, Kigali a alors rompu ses relations diplomatiques avec Paris.
Quelle est la responsabilité de Paris ?
En 1998, après l’audition de nombreux responsables, une mission parlementaire française avait conclu que Paris a