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Libération

Le G20 et les impatiences de l’histoire

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publié le 8 avril 2009 à 6h51

Beaucoup n’y croient pas. Ils ne peuvent simplement pas croire que le multilatéralisme progresse, que les gouvernements des vingt pays les plus riches du monde auraient vraiment entrepris, à Londres, de restaurer une réglementation des marchés ou que ce même groupe des 20, le G20, voudrait dissuader les capitaux d’émigrer vers des pays dont le secret bancaire leur permet d’échapper à l’impôt et, souvent, à toute règle.

De la «com», du «bluff», disent ces sceptiques car, à leurs yeux, le capitalisme ne peut pas changer et ce sentiment ne prévaut pas qu'à l'extrême gauche. Il est répandu à gauche et à droite, chez les smicards comme dans les classes moyennes, mais c'est oublier là que les visages du capitalisme n'ont cessé de changer depuis deux cents ans.

La surexploitation sauvage des débuts de la révolution industrielle, celle qu'avaient dénoncée Dickens, Marx et Zola et qu'on retrouve aujourd'hui en Chine, n'était pas le paternalisme des patrons chrétiens d'il y a un siècle. Imposé par les premières victoires du mouvement ouvrier, le temps des premières lois sociales n'avait, lui-même, rien à voir avec ce paternalisme conçu pour contrer les «partageux». La crise de 1929 avait, ensuite, conduit l'Amérique de Roosevelt à instaurer le New Deal, ébauche fertile de l'Etat-Providence que la démocratie chrétienne et la social-démocratie avaient développée, en Europe, durant les Trente Glorieuses. Retour de bâton, enfin, la «révolution conservatrice» lanc