La première grande prestation de Barack Obama sur la scène internationale a suscité un soulagement aux Etats-Unis, mais aussi une certaine déception. L'unilatéralisme forcené de George Bush et ses méthodes de cow-boy («Vous êtes avec nous ou contre nous») sont enfin remisés au placard. Dans le même temps, difficile de ne pas percevoir dans les milieux diplomatiques une part de nostalgie, non de l'ère Bush mais d'une certaine idée de la place dominante des Etats-Unis dans le monde. Le président américain s'est rendu en Europe et en Turquie dans l'intention d'«écouter», mais aux yeux de certains il rentre à Washington avec une escarcelle bien vide. «Il revient à la maison avec des résultats mixtes : des applaudissements et de l'admiration mais peu d'engagements de la part d'alliés méfiants de la puissance et des fanfaronnades américaines», résume le Los Angeles Times.
«Sa plus grande réussite aura été de projeter une nouvelle direction américaine basée sur le multilatéralisme», explique Robert Kuttner, cofondateur de l'Economic Policy Institute à Washington, un think tank de centre gauche. «Obama s'est clairement distancié de l'unilatéralisme de George Bush. Il a présenté un leadership plus tempéré, attendu par les Européens depuis longtemps.» Même la coriace chroniqueuse du New York Times, Maureen Dowd, qui rate rarement une occasion d'épingler le Président, apprécie. «Il n'a sans doute pas ramené tout ce qu'il souhaitait sur le fon