C’était peu après l’heure du petit-déjeuner ce jeudi : «Face à la négligence d’un groupe de parlementaires néolibéraux, nous nous sommes sentis obligés de prendre cette mesure pour défendre le vote du peuple.» C’est ainsi qu’Evo Morales, président de la Bolivie, a lancé depuis une salle de son palais présidentiel sa grève de la faim. Avec un objectif: mettre la pression sur le Congrès où la loi électorale est en discussion.
Si le parti de Morales, le MAS (Mouvement vers le socialisme), est majoritaire au Parlement, l’opposition de droite contrôle en effet le Sénat et peut laisser le Congrès sans le quorum nécessaire à l’approbation de la loi. Or, le texte censé convoquer des élections générales pour le mois de décembre, la droite libérale et régionaliste ne le digère pas.
Les dirigeants de l’opposition contestent en vrac l’actuel fichier électoral qu’ils jugent obsolète, la validation annoncée par les autorités du vote des Boliviens vivant à l’étranger, et cherchent à réduire le nombre de sièges de députés destinés aux peuples indigènes.
Le Sénat a limité le nombre de sièges pour les indigènes
La nouvelle Constitution adoptée en janvier par le pays aux 36 ethnies établit en effet pour la première fois des «circonscriptions spéciales» indigènes dans le cadre d'un «état plurinational». De la trentaine de sièges réclamés par les organisations indigènes, le chiffre a été réduit à 14, sur un total de 130 députés, après négociations avec le gouvernement. Mais lors de la discussion sur la loi électorale, le Sénat a fina