Une élection ? Un plébiscite plutôt. Les affiches de campagne d'Abdelaziz Bouteflika, qui tapissent littéralement la capitale, le disent : elles sont sous-titrées d'un «oui», qui résume la nature du scrutin d'aujourd'hui. Depuis le 12 novembre, l'élection présidentielle algérienne est une formalité. Ce jour-là, les députés avaient adopté, comme un seul homme à main levée, la révision constitutionnelle levant la limitation du nombre de mandats. Sauf surprise, Bouteflika, 72 ans, dirigera le pays jusqu'à sa mort.
Santé. Dès lors, il n'est pas étonnant qu'aucun poids lourd - ni Aït-Ahmed du FFS, ni Saadi du RCD, ni les ex-Premiers ministres Hamrouche et Ghozali, ni l'islamiste modéré Ibrahimi - n'ait souhaité se ridiculiser en participant au scrutin. En fait, le seul adversaire de Bouteflika est l'abstention, mais il y a fort à parier qu'un mélange de mobilisation, de menaces et de fraude permettront un résultat honorable.
En fait, il faut remonter au printemps dernier pour comprendre qu’un marché a été passé au sommet. D’un côté, les «décideurs», ces généraux qui dirigent le pays dans l’ombre, à commencer par Toufik, surnom du général Médiene, dont on ne connaît pas le visage et qui est à la tête du DRS, les services de renseignements, depuis deux décennies.
De l’autre, Bouteflika, à la santé chancelante depuis son opération, en novembre 2005 à Paris, officiellement d’un ulcère hémorragique. Entre les deux, les relations sont complexes. C’est l’armée qui a tiré l’an