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Libération

Ça balance aux Pays-Bas

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Délation. Employés au noir, cultivateurs de cannabis, usagers de cocaïne… Encouragées par l’Etat, les dénonciations vont bon train dans l’indifférence.
publié le 10 avril 2009 à 6h51

Quatre employés du Parlement ont été dénoncés par leurs collègues comme des cocaïnomanes et suspendus le 21 mars. Deux d’entre eux ont été réintégrés au bout de deux jours, faute de preuve. Un troisième a repris du service un peu plus tard, ayant affirmé avoir eu de la coke sur lui sans en prendre dans l’enceinte du Parlement. Le quatrième a été mis à pied, après des aveux complets… Henk Bakker, le directeur du personnel, n’envisage pas de poursuites judiciaires ni de remontrances aux rapporteurs.

«Liste noire». Les exemples foisonnent sur les pratiques de délation encouragées par les pouvoirs publics ou les employeurs. Lancé en 2002 sur l'exemple de Crime Stop aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, le numéro vert de Meld Misdaad Anoniem (MMA, Signaler des crimes en restant anonyme), connaît un retentissant succès. L'an dernier, 76000 appels ont permis d'arrêter 1 100 suspects et de résoudre 710 affaires -pour la plupart, des plantations illégales de cannabis. «Environ 20 % des appels que nous recevons est utile à nos partenaires : la police, les renseignements, les services de lutte contre le terrorisme et la corruption, la police de l'environnement et des sociétés d'électricité», explique Guus Weffelink, le directeur de la Fondation M, qui gère MMA avec le soutien de plusieurs ministères. Les sociétés d'électricité sont directement concernées par le côté industriel des plantations illégales de cannabis : en général, les «planteurs» font des courts-circuits dans