Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili est resté sourd vendredi aux revendications des manifestations qui ont, pour la seconde journée consécutive, réclamé sa démission. «C'est non car c'est ainsi que le veut la Constitution», a dit le président de 41 ans lui-même porté au pouvoir en 2003 par une révolution, celle des roses. Il a rappelé que son «mandat expire en 2013» mais s'est toutefois dit prêt à ouvrir un dialogue tout en se félicitant de l'atmosphère paisible dans laquelle se passe cette contestation. Comme jeudi, la police est restée invisible dans les rues de la capitale géorgienne. Les manifestants étaient beaucoup moins nombreux que la veille mais vendredi était un jour ouvré alors que jeudi était férié. Ils étaient 50 000 le premier jour et 20 000 vendredi, selon les agences de presse internationales.
«Pas pour lui». Certains contestataires sont très déterminés. «J'ai un bon travail, une famille, et pourtant j'ai passé toute la nuit ici parce que je veux que le président parte», dit Dimitri Labadzé. Ce spécialiste en sécurité informatique, âgé de 37 ans, reproche au Président de «ne pas avoir l'âme géorgienne» : «J'ai combattu en Abkhazie dans les années 90 et je ne veux pas la guerre. S'il fallait se battre contre les Russes, je le ferais, mais pas pour lui. Je pense qu'il a commencé la guerre [en août 2008, ndlr] parce que sa popularité était en chute libre.» Nombreux sont ceux qui expriment leur méfiance envers