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Libération

L’Arche de Zoé, prétexte à l’enlèvement d’humanitaires

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Soudan . La Française et la Canadienne enlevées au Darfour sont en vie.
publié le 14 avril 2009 à 6h51

Les deux humanitaires, française et canadienne, qui avaient été enlevées le 4 avril au Darfour, dans l'ouest du Soudan, sont en vie. «On nous traite bien. On ne sait pas où on est», a déclaré, par téléphone satellitaire, la Canadienne Stéphanie Jodoin, membre de l'ONG française Aide médicale internationale (AMI), parlant également au nom de Claire Dubois.

Elles sont aux mains d'un nouveau groupe armé, les Aigles de la libération de l'Afrique, qui était inconnu jusqu'ici. Un de ses membres, contacté par l'Agence France-Presse, a avancé que le groupe ciblait «pour l'instant» les ONG françaises en raison de l'affaire de l'Arche de Zoé : «Nous voulons lancer le message au gouvernement français de juger les gens qui ont kidnappé les enfants de l'est du Tchad.» Les membres de cette ONG avaient été arrêtés, en octobre 2007, par les autorités de N'Djamena pour l'enlèvement de 103 enfants présentés comme orphelins de la guerre civile au Darfour, mais qui étaient en réalité tchadiens. Six des humanitaires avaient été condamnés, mais ils avaient bénéficié quelques mois plus tard de la grâce du président, Idriss Déby, leur épargnant huit ans de détention.

A l’époque, de petites manifestations antifrançaises, organisées par le pouvoir, avaient eu lieu au Soudan. Mais entre-temps, le climat s’est nettement dégradé entre Paris et Khartoum qui accuse la France de soutenir le régime tchadien d’Idriss Déby, lequel arme les rebelles soudanais du Darfour. Surtout, Paris souti