Après Mobutu et sa folie des grandeurs, après une décennie de guerre et ses horreurs, voici venu au Congo le temps de la démocratie et des affaires, grandes et petites. Avec Katanga Business, le réalisateur belge Thierry Michel poursuit sa chronique du Congo-Kinshasa, ce pays-continent qui fit que la Belgique fut grande.
Mobutu, roi du Zaïre tenait sur une idée simple, pas forcément juste mais stimulante, comme quoi le dictateur à la toque léopard n'eut qu'une ambition dans la vie : devenir l'égal de Baudouin Ier, le roi ex-colonisateur. Congo River était structuré par le cours de l'immense fleuve, que le cinéaste remontait, à la manière de Conrad dans Au cœur des ténèbres, jusqu'à la source du mal.
Hésitation. Dans Katanga Business, l'unité du lieu et du sujet - en résumé, l'exploitation du cuivre dans la richissime province méridionale - laisse croire à une démonstration implacable. Mais au contraire, le film part dans tous les sens, les enjeux se multiplient, le spectateur s'interroge. Thierry Michel se pose à haute voix les mêmes questions : qui gagne, qui perd à ce grand Monopoly minier ? Les Chinois, les Indiens, le gouverneur local, les multinationales occidentales, le retraité de Floride et son fonds de pension ? Une seule chose est évidente : les perdants sont les travailleurs congolais, exploités ou au chômage, mais deux heures n'étaient pas nécessaires pour le découvrir.
La faiblesse de Katanga Business tient à so