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Libération

Dans la tête de Nicolas Sarkozy

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publié le 15 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 15 avril 2009 à 6h52)

C’est le G20, raconté par Nicolas Sarkozy. A la veille du sommet, il reçoit un projet de conclusion dans lequel le mot «réglementation» ne figure qu’en annexe. Aussi sec, il aurait appelé Gordon Brown pour lui dire que, dans ces conditions, ce n’était plus qu’il pourrait claquer la porte mais qu’il ne venait pas. Apaisement, promesses. Nicolas Sarkozy se rend finalement à Londres mais, jeudi, dans l’après-midi, ça bloque sur les paradis fiscaux.

Non seulement Gordon Brown et Barack Obama ne sont pas chauds pour en publier la liste, non seulement les Chinois ne sont pas pour, mais le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, s'y oppose explicitement, au nom de l'Union européenne qu'il préside. Nicolas Sarkozy se serait alors fâché. Après avoir obtenu que le président de la Commission, José Manuel Barroso, démente le président de l'Union sur la position des Vingt-Sept, il aurait lancé : «Les paradis fiscaux, c'est l'argent du crime.» Les paradis fiscaux, «c'est la fraude», aurait-il martelé avant de demander, à la cantonade : «Etes-vous pour le crime ? Etes-vous pour la fraude ?» Il y avait, dans cette question, comme une menace d'aller la poser en public et c'est ainsi, message reçu, que les choses auraient bougé.

Ce récit du G20, Nicolas Sarkozy l’a beaucoup fait depuis dix jours, multipliant les invitations à l’Elysée pour diffuser une narration qui le campe en acteur décisif de ce sommet, en homme grâce auquel la bataille pour la réglementation a