Les talibans pakistanais disposent désormais d’un émirat à une centaine de kilomètres d’Islamabad. Hier, le président Asif Ali Zardari a donné son feu vert à un accord qui permet aux insurgés fondamentalistes d’asseoir, en toute légalité, leur contrôle sur la vallée de Swat en échange d’un cessez-le-feu. Cette vallée, qui fut naguère l’un des lieux de villégiature préféré de la bourgeoisie pakistanaise, était sous leur contrôle depuis l’été 2007.
En septembre 2007, ils avaient réédité les sinistres exploits des talibans afghans en attaquant à la dynamite le Bouddha géant qui, près du village de Jehanabad, veillait sur la région, défigurant l’un des chefs-d’œuvre de l’art du Gandhara - fusion parfaite entre les styles de la Grèce antique, de l’Inde classique et de l’Asie centrale.
Fouettée. Depuis cette époque, ils y ont instauré le règne absolu des tribunaux islamiques, multipliant les exécutions sommaires, décapitant les policiers, détruisant des centaines d'écoles pour filles et cloîtrant les femmes à la maison. Une récente vidéo (visible sur liberation.fr) montrait une jeune fille de 17 ans sauvagement fouettée par les talibans pour être sortie, selon leur version, dans la rue avec un homme qui n'était pas un parent. «Les femmes ne seront pas autorisées à travailler ou à se rendre sur les marchés car nous ne voulons pas qu'elles se donnent en public», a indiqué hier Muslim Khan, le porte-parole des talibans de Swat. Pour les hommes, cheveux et barbes sont sous