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Libération

Chisinau sous emprise roumaine

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Moldavie. Une minorité de pro-Européens récusent le pouvoir et demandent la réunification.
publié le 16 avril 2009 à 6h51

«Nous sommes roumains !» Parmi les jeunes qui ont tenté une révolution de rue, la semaine dernière en Moldavie, certains - souvent les plus militants - avouaient se battre non seulement contre le pouvoir communiste mais aussi pour une «réunification» avec la Roumanie, le voisin dont ils partagent la langue et la culture. Ainsi Irina, 22 ans, militante de Hyde Park, un des mouvements de jeunes qui ont animé la contestation, arborait sur le front un bandeau bleu-jaune-rouge, les couleurs de la Roumanie, et proclamait : «Nous voulons rejoindre la Roumanie et l’Europe !» Défié, le président communiste, Vladimir Voronine, a accusé la Roumanie d’encourager la sédition et a expulsé l’ambassadeur roumain à Chisinau.

Cyrillique.«C'est désespérant, car la question roumaine n'est vraiment pas au cœur du problème moldave actuel», décrypte Eugène Revenco, expert de l'Association moldave de politique étrangère.Toutes les dernières enquêtes d'opinion ont montré qu'une large majorité, plus de 80 % des Moldaves, tiennent à leur Etat, distinct de la Roumanie. Seule une petite minorité souhaite la réunification. «Historiquement, l'Etat roumain moderne s'est formé au XIXe siècle, sans la Moldavie actuelle car celle-ci était à l'époque inclue dans l'Empire russe, rappelle Igor Casu, historien à l'université de Chisinau. Ce n'est qu'en 1918 que la Roumanie et la Moldavie actuelles ont formé un Etat commun. L'expérience n'a pas été longue