714 millions d’électeurs, près de 830 000 bureaux de vote et 6,1 millions de fonctionnaires et membres des forces de l’ordre mobilisés : les élections législatives indiennes, qui débutent aujourd’hui, constituent de très loin le plus grand exercice démocratique au monde. Un véritable cauchemar logistique, aussi, qui oblige à étaler le scrutin sur un mois, en cinq phases successives. Le décompte des voix ne débutera que le 16 mai, mais tous les observateurs s’attendent déjà à ce que les résultats débouchent sur un fragile gouvernement de coalition.
Faiseurs de rois. Le paysage politique reste dominé par les deux grands partis nationaux : le Congrès (centre gauche), qui mène la coalition au pouvoir depuis 2004, et le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien, droite nationaliste hindoue), la principale force d'opposition. Le premier, dirigé par l'héritière de la dynastie Nehru-Gandhi, Sonia Gandhi, est donné favori et espère donc maintenir en poste son Premier ministre actuel, Manmohan Singh, âgé de 76 ans. Les nationalistes hindous sont pour leur part emmenés par Lal Krishna Advani, 81 ans, lui aussi habitué aux arcanes du pouvoir, notamment comme ministre de l'Intérieur et vice-Premier ministre sous le gouvernement précédent (à la tête du pays de 1998 à 2004).
Tentant de se débarrasser de son image de faucon ultranationaliste, ce dernier a mis en sourdine ses discours contre les minorités religieuses, même si d’autres candidats du BJP n’ont pas pu s’empêcher d