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Libération

L’Egypte charge le Hezbollah

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Proche-Orient . Après le démantèlement d’une cellule, le pays crie au complot.
publié le 18 avril 2009 à 6h51

«Le Hezbollah a commis une erreur, mais est-il l'ennemi de l'Egypte ?» Cette question à la une du journal Al-Dostour résume l'embarras de beaucoup d'Egyptiens. Cette gêne a débuté avec l'annonce, il y a une semaine, du démantèlement d'une cellule de 49 personnes qui aurait été formée par le Hezbollah pour faire passer des armes à Gaza et, selon les autorités égyptiennes, commettre des attentats dans le Sinaï. Une annonce qui a coïncidé avec un appel urgent d'Israël à ses ressortissants pour qu'ils évitent la péninsule pendant la Pâque juive en raison d'une menace «grave et imminente» d'enlèvements. Selon des sources sécuritaires, le mouvement chiite entendait ainsi venger l'assassinat - sans doute par Israël - de son dirigeant Imad Moughnieh, en février 2008 à Damas.

Aussitôt après le démantèlement, l'Egypte a crié au «complot» du Hezbollah et monté en épingle les «aveux» de son chef, Hassan Nasrallah, qui a reconnu que le principal suspect de la cellule, Sami Chehab, était bien membre du Parti de Dieu. Il avait été envoyé dans le Sinaï pour «aider la résistance palestinienne», a-t-il précisé. Nasrallah a en revanche nié toute intention terroriste. Fait troublant, l'arrestation de Sami Chehab remonte à novembre 2008. Et il n'était accusé jusqu'à la semaine dernière que de contrebande d'armes…

La presse officielle ne s'en est pas moins déchaînée contre Nasrallah, qualifié de «terroriste», «traître», «cheikh à tête de singe» ou