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Libération

Le manuel du parfait interrogateur

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Dans une note, le cabinet de la Justice briefe la CIA sur la façon de faire parler Abou Zoubaydah.
publié le 18 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 18 avril 2009 à 6h51)

Sur les quatre mémos secrets publiés jeudi soir par l'administration Obama, le premier révèle le traitement subi lors de son interrogatoire par Abou Zoubaydah, l'un des membres les plus hauts placés d'Al-Qaeda. Daté du 1er août 2002, le document est signé de la main de l'avocat du département de la Justice, Jay S. Bybee, qui répond à John Rizzo, de la CIA. Ce dernier avait requis «l'avis de ce cabinet sur certaines pratiques qui pourraient tomber sous le coup de la loi d'interdiction de la torture».

«Habitué au traitement». Le cabinet de la Justice commence par rappeler les faits : «Notre avis est basé sur les faits suivants, que vous nous avez communiqués. L'équipe d'interrogatoire est persuadée qu'il possède encore des informations qu'il refuse de divulguer. Il s'est habitué au traitement et ne présente aucun signe d'une quelconque volonté de parler. Au vu des informations que Zoubaydah posséderait et du haut niveau de menace actuel, semblable à celui qui régnait à la veille des attentats du 11 Septembre, vous désirez faire basculer les interrogatoires dans ce que vous appelez une "phase de pression accrue" […]. Vous envisagez d'employer dix techniques pour l'encourager à divulguer les informations cruciales mentionnées ci-dessus. Ces dix techniques sont : (1) l'intimidation, (2) la "technique du mur" [qui consiste à repousser violemment le prisonnier contre un mur auquel il est adossé, ndlr], (3) la saisie au visage, (4) la gifle au