Depuis jeudi, la presse espagnole et britannique a consacré de longues colonnes au repas élyséen. Regard de deux journalistes en poste à Paris qui témoignent de l’ampleur prise par l’affaire dans leurs pays.

Ruben Amon Correspondant en France du quotidien espagnol «El Mundo»

«Je confirme les propos de Nicolas Sarkozy rapportés dans Libération du 16 avril et que j'ai pu recouper. Ils montrent bien la nature du caractère du président français. Ce qui est plus étonnant, c'est l'ampleur prise par cette affaire en Espagne. Les déclarations de Sarkozy selon lesquelles Zapatero "n'est peut-être pas très intelligent" ont été perçues comme une critique et ont suscité des inquiétudes dans les milieux diplomatiques. Des députés du Parti populaire (droite) sont allés jusqu'à soutenir le Premier ministre socialiste, au nom de la défense de la nation. Mais cette polémique est née d'une incompréhension. Car les propos de Sarkozy sont en fait un éloge de Zapatero. En substance, le chef de l'Etat français dit que le Premier ministre espagnol a été bien inspiré de prendre modèle sur la France pour annoncer la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. Zapatero est du coup le seul chef d'Etat ou de gouvernement, avec "Berlusconi réélu trois fois", à être cité en exemple par Sarkozy. Il faudra voir lors du prochain sommet franco-espagnol (fin avril) si l'affaire entame la réputation, très positive en Espagne, du président français.»

Charles Bremner Chef du bureau