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Droits de l'homme. Durban II,nid d'intrigues

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La conférence de l’ONU contre le racisme, qui débute aujourd’hui à Genève sur fond de boycott, a provoqué une féroce lutte d’influence entre démocraties et dictatures. Plongée au cœur d’une bataille philosophico-diplomatique.
publié le 20 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 20 avril 2009 à 6h52)

La décision aura finalement été emportée à la hussarde. «Les interprètes doivent arrêter leur travail dans deux minutes», rappelle au micro le rapporteur cubain. Présidente du comité de préparation, la Libyenne Najat al-Hajjaji annonce qu'elle soumet «ad referendum», c'est-à-dire à l'approbation consensuelle, l'ultime mouture de projet de déclaration finale négociée à l'arrachée par le «facilitateur» russe, Iouri Boychenko. Un brouhaha de satisfaction parcourt la grande salle ovoïde du sous-sol au nouveau bâtiment du palais des Nations, à Genève. Parmi les diplomates représentants plus d'une centaine d'Etats membres des Nations unies présents dans la salle, personne n'a encore eu le temps de lire la nouvelle version du texte, mais aucune main ne se lève. Il est 18 h 15 tapantes, vendredi dernier.

Après trois ans de travaux préparatoires et d'interminables réunions, après des mois de surenchères des 57 pays de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et de menaces de boycott des Européens (lire aussi page 9), la conférence Durban II contre le racisme pourra s'ouvrir, aujourd'hui, à Genève avec un texte éludant toutes les questions qui fâchent. Il n'y a plus un mot de stigmatisation d'Israël ou de référence à la diffamation des religions. «Nous sommes dans les clous», se félicite un diplomate des «27» qui ont obtenu satisfaction sur toutes «les lignes rouges» qu'ils s'étaient fixées.

Mais nul n'est enthousiaste. «Il n'y a plus rien