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Libération

Un port pour le cargo errant

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L’Italie a finalement accepté hier soir de laisser le «Pilar» accoster et d’accueillir ses 140 immigrés clandestins.
publié le 20 avril 2009 à 6h51

Avec ses 140 clandestins à bord, l'odyssée du Pinar aura duré quatre interminables jours. Alors qu'elles refusaient obstinément de laisser ce cargo turc accoster dans un port sicilien, les autorités italiennes ont finalement accepté, hier soir, d'accueillir les immigrés, qui avaient été récupérés jeudi par le navire marchand battant pavillon panaméen, alors qu'ils étaient sur deux embarcations à la dérive. La détérioration des conditions sanitaires sur le pont a eu raison in extremis du bras de fer qui opposait Rome au gouvernement maltais, à propos de ce nouveau drame de l'immigration en Méditerranée. «Nous n'avons plus assez d'eau fraîche. Les personnes ont besoin d'une assistance médicale immédiate», avait lancé par radio un marin quelques heures avant l'autorisation de pénétrer dans les eaux territoriales pour se diriger vers les côtes siciliennes. Le débarquement des clandestins devait avoir lieu hier soir dans le port de Porto Empedocle, près d'Agrigente après l'évacuation dans l'île de Lampedusa, d'une femme enceinte et de passagers présentant des symptômes de maladie.

Depuis jeudi, le Pinar tirait une chaloupe dans laquelle avait été déposé le cadavre d'une jeune femme nigériane. Asik Tuygun, le commandant du cargo craignait que le corps en putréfaction ne contamine l'ensemble des passagers. «Le cadavre est en proie au vent, à la mer et s'est transformé en nourriture pour les mouettes», soulignait dimanche la presse transalpine. Les surviva