«Tout est à refaire !» L'ingénieur chargé de rénover la station de purification d'eau de Marble Hall, petite bourgade au nord-est de Pretoria, secoue la tête, incrédule. Faute d'entretien, celle-ci ne fonctionne plus. «Nos enfants se plaignaient de maladies gastriques», raconte Tiaan Greyling, un jeune qui a senti le filon et ouvert une boutique d'eau en bouteille, filtrée par ses soins : le mois dernier, il en a vendu 25 000 litres. Marble Hall est loin d'être un cas isolé. De nombreux experts ont tiré la sonnette d'alarme sur la dégradation de l'eau potable en Afrique du Sud, qui a entraîné une résurgence du choléra. En 2008, une centaine d'enfants sont morts dans le Sud, après avoir bu de l'eau contaminée. Ces préoccupations ont été au cœur de la campagne pour les législatives qui se déroulent aujourd'hui.
A Marble Hall, deux des trois stations d'épuration sont en panne et les eaux non traitées vont directement dans le fleuve Olifants. «L'Olifants contient des cyanobactéries très toxiques. Même les crocodiles meurent !» dénonce Yolanda Duvenage, conseillère municipale de l'Alliance démocratique (opposition) dans la ville voisine de Groblersdal.
Rénovation. Bruce Esson, retraité, se bat depuis trois ans pour que la municipalité fournisse des services dignes de ce nom aux 30 000 habitants de cette riche région agricole. Il a obtenu des financements du ministère américain de l'Eau et de la Coopération, pour la rénovation des stations d'épuration. Ca