Ce sont des mots, deux mots, qui pèseront lourd sur la scène internationale. A Ramallah puis au Caire, le nouveau représentant spécial de la Maison Blanche pour le Proche-Orient a non seulement martelé, la semaine dernière, que Barack Obama voulait parvenir à un règlement israélo-palestinien fondé sur «la coexistence de deux Etats» mais ajouté, dans le même souffle, que cela relevait de «l'intérêt national» des Etats-Unis.
George Mitchell vient, autrement dit, de signifier au gouvernement Nétanyahou que l'Amérique n'admettrait pas qu'il persiste dans son refus de la création d'un Etat palestinien. Entre Israël et les Etats-Unis, une épreuve de force se dessine et elle s'annonce rude car, contrairement à l'idée reçue, les Etats-Unis n'ont jamais hésité à tordre le bras des Israéliens lorsqu'ils estimaient que leur «intérêt national» était en jeu.
Ils l’avaient fait en 1956, en sommant Israël, la France et la Grande-Bretagne d’interrompre leur offensive militaire contre l’Egypte. Ils l’avaient refait en 1991, après la première guerre du Golfe, en obligeant Israël à prendre part à la conférence de Madrid, la première conférence de paix israélo-palestinienne, et tout les y pousse aujourd’hui.
Ce n’est pas seulement que l’Amérique en soit venue à réaliser, sous Barack Obama, que la persistance du conflit israélo-palestinien constituait l’un des principaux terreaux de l’islamisme. C’est aussi que, pour convaincre les Iraniens de sceller un compromis avec e